Aparté (titre susceptible de modifications)

Aparté partie 1 - CAVAN, CAVAN,DORCHA,DEIRDRE,CONTEUR
Le voyage depuis Athlone a été long.

Très long, même, bien plus que d’habitude. En partie à cause des nombreux bandits croisés sur la route et qu’ils avaient dû mettre en fuite. Mais aussi en partie à cause de ceux qu’ils avaient du fuir, leur pas les menant alors à proximité de divers cours d’eau.

Et lorsque Dorcha se met en tête de pêcher un peu, le sortir de l’eau demande à Deirdre autant d’effort que sortir Niall de sa sieste. Autant dire que le reste de la troupe a le temps de s’installer pour faire chauffer le thé.

Mais enfin, Labadeesha était en vue.

- Evitons de passer à proximité bassins, je n’ai pas envie de devoir retenir Dorcha pour l’empêcher foncer sur un étal, il semble avoir pris un peu trop goût au poisson…

Deirdre lance un regard soupçonneux vers Conteur, comme si cela était encore dû à une de ses blagues. Lequel se dépêche de lui retourner un sourire aussi innocent que suspect, arrachant à la femme un soupir agacé, ainsi que des sourires discrets au reste de ses subordonnés.

- Il ne doit plus pouvoir courir tant que ça, Deirdre. Autant de marche a dû lui user les pattes, retrouver le box des jardins dois être son souhait le plus cher.
- Tsss… En parlant de courir. Cavan !

Le visage fermé mais montrant néanmoins une pointe d’inquiétude, elle se tourne alors sur sa selle pour dévisager le jeune homme conduisant la charrette des enfants
- N’oublie pas que tu dois t’acquitter de tes tâches avant d’explorer les alentours de l’auberge. Ni que tu dois ne pas trop t’en éloigner…
- Oui mère.
- Je sais que Conteur t’a rempli la tête de rêves et de merveilles, mais la ville est loin d’être le paradis que tu as l’air de croire
- Oui, mère…
- Arrêtes de lui faire peur, Deirdre, tu va finir par lui gâcher sa jeunesse
- Tu préfères qu’à suivre tes conseils, il finisse en prison ?

Cavan pousse un discret soupir blasé, laissant les deux adultes se chamailler une nouvelle fois. Après un rapide coup d’œil vers le reste de ses compagnons, qui regardent la scène en comptant visiblement les points, il reporte son regard sur la ville qui approche.

Si la perspective d’avoir un toit solide au dessus de la tête est réjouissante même pour un nomade endurci, l’odeur d’un port est cependant une épreuve pour l’odorat de ceux qui sont habitués à vivre loin de la mer.

Cependant, pour la première fois, Cavan affronte cette perspective avec joie. Car cette fois-ci, il est suffisamment âgé pour disposer d’un peu de liberté et voir la ville autrement que par les fenêtres de l’auberge des jardins, leur lieu de représentation habituel.

C’est donc avec un discret sourire aux lèvres, mais le nez froncé, que le jeune nomade passe la porte Nord de Labadeesha, portant un regard curieusement neuf sur cette ville pourtant déjà vue dix fois.