[En cours] L'Envol du Phenix.

L'envol du Phenix - chapitre 1 : Vol de Nuit pour Missoula

Une mappemonde, ou sont visibles les pays, les océans... un zoom sur l'ile de Hong Kong.
Une ligne rouge quitte l'île et court le long de la carte, représentant les trajets de la Lux Eternae - en sous-marin, bateau, avion....

La ligne parcourt l'océan, traverse l'Europe, puis l'Atlantique... avant de parvenir, enfin, à la Côte Ouest des Etats-Unis, jusqu'a une ville majeure. La scène suivante commence alors...

Dimanche 17 Octobre 1937 - 10h00 heure locale
New York - Lenox Avenue
Siège de la Lux Eternae Society

Les membres de la Lux Eternae se retrouvèrent tous au siège de l'organisation, sis au croisement de l'avenue Lenox et de la 55ème. Ils profitaient depuis quelques heures seulement du luxe des locaux - fumoir de luxe, grands fauteuils en cuirs, mini-bars bien garnis - lorsque James Sweety, le majordome, vint les chercher un à un, leur demandant de se rendre au salon bibliothèque : Prometheus les attend et veut leur parler.

Dans la bibliothèque, Sweety proposa à tous une petite collation, des cigares de la Havane et un whisky de 20 ans d'âge à damner un prêtre irlandais ! Une fois tout ce petit monde confortablement installé dans de larges fauteuils en cuir, Sweety éteignit les lumières, et alluma un projecteur afin d'illustrer les propos de son projecteurs à l'aide de photos.

C'est alors que le magnifique interphone des années 20, trônant sur la grande table de la pièce, se mit à crépiter. La voix grave et traînante de Prometheus se fit alors entendre.

"Mesdames et Messieurs, Chers Compagnons,

Je tiens tout d'abord à vous féliciter pour le brio avec lequel vous venez de mener votre mission à Hong Kong. Vous pouvez être fiers, le monde, à n'en point douter, est plus sûr aujourd'hui qu'hier et la Triade des Sourcils Incarnats ne se remettra jamais du coup fatal que nous venons de lui porter ! Le gouvernement britannique tient à vous signifier sa gratitude, et la Reine en personne se tient pour redevable envers nous.

De plus l'œil du Dragon, ce trésor mythique que vous m'avez rapporté, va , sans nul doute possible, nous être d'une grande utilité dans la quête que je poursuis. [* on entend Bob tousser à ce passage là *]

Il vous suffira de le laisser dans la voûte des trophées. Bien joué !

Mlle Duval, il me tarde de lire vos exploits dans le prochain numéro de Lux Eternae !

Las ! Malgré tous nos efforts, le Mal, lui, n'attends pas, ni ne se repose. Vous voilà tout juste rentrés que le gouvernement américain fait appels à nos services pour assurer la sécurité de l'un des plus éminents scientifiques que comptent les Etats-Unis d'Amérique !

Le Capitaine Walter Flinnegan, puisqu'il s'agit de lui, est l'un des plus brillants esprits de ce siècle. Il s'apprête à effectuer le vol inaugural de sa dernière invention : un dirigeable long-courrier mû par un système de propulsion révolutionnaire. Washington craint que cette invention n'attire les convoitises. Votre mission est donc simple : protéger coûte que coûte le Capitaine Walter Flinnegan, son vaisseau - le Phenix - ainsi que toutes les personnalités qui participeront à ce vol inaugural.

Si mes instructions ont été bien suivies, le DC3 vous attend déjà sur le tarmac de notre aéroport privé. Vous n'avez qu'une heure pour faire vos bagages, le Phenix prends son envol demain matin à l'aube des chantiers du Capitaine Flinnegan, près de Missoula, dans le Montana, et il est hors de question que vous arriviez en retard !

James vous accompagnera pour cette mission - ses compétences en matière de logistique ne sont plus à prouver, et il pourra, je suis sûr, vous être d'une grande aide pour certains des aspects les plus .. conventionnels, de votre mission.

Il vous aidera bien sûr aussi dans l'heure qui vient à préparer vos valises, en terme d'équipement ou de garde-robe...

Il me reste à vous souhaiter bonne route .. et bonne chance à vous !"


L'interphone crachota à nouveau, puis se tut définitivement. Sur un raclement de gorge discret, Sweety ralluma la lumière, prêt à accéder aux requêtes des membres de la Lux Eternae...

Résumé de l'épisode précedent :

Il ne fallut guère de temps avant que le petit groupe d'aventuriers complète ses derniers préparatifs - notamment la liste des personnes qui seraient présentes à la réception et pour le vol inaugural du Phenix et la mise à mort de deux bouteilles de whisky par Novak - avant d'être emmené par un James Sweety tout ce qu'il y a de plus flegmatique jusqu'à l'aéroport privé de la Lux Eternae, ou un DC3 les attendait, en compagnie du Curtis de Bob Novak.

Le voyage débuta sous une pluie battante, avant de s'achever sous le soleil des montagnes du Montana...

Et c'est donc en cette belle soirée du dimanche 17 Octobre 1937 qu'ils atterrirent sur le tarmac de l'aéroport du centre de recherche de Missoula, vers 19h.

Ils y furent accueillis par leur hôte, le capitaine Walter Flinnegan - un grand barbu, bâti, large d'épaule, grand manteau et casquette de capitaine de marine vissé sur le crane et plutôt jovial, comme l'attestait les grands éclats de rires sonores et les grandes bourrades dans le dos... Ils firent également connaissance de sa fille , la redoutablement charmante Cynthia - qui ne manqua pas d'attirer l'attention de Bob, au grand dam de Marie Duval.

Plusieurs hangars et bâtiments étaient se trouvaient autour de la piste , mais ce fut surtout le grand hangar, gardé par une demi-douzaine de barbouzes armés jusqu'au dents qui attira leur attention.

Flinnegan leur montra l'intérieur, et ils découvrirent ainsi le prototype de dirigeable qui devait faire son vol inaugural le lendemain : le Phenix.

Moins grand que le Hindenbourg, au destin tragique, l'engin utilisait un système révolutionnaire, mis au point par le capitaine Flinnegan - il ne s'attarda pas la-dessus. Il restait à espérer que l'affaire ne se finirait pas comme celle du Hindenbourg.

Des marines protégeaient aussi l'intérieur, disposés sur des coursives, et le dirigeable, curieusement cerclé de grands arceaux de fers, faisait preuve d'un luxe étonnant. Ainsi la nacelle était elle tout en moulures, dans le plus pur sytle "Art Nouveau" et en acajou .. Ce qui détonnait un peu avec le splendide exemple de "Nose Art" représenté vers l'avant de la nacelle , à la manière des avions de chasse - une pin-up qui ressemblait curieusement à la fille du capitaine, détail que ce dernier ne semblait pas intégrer. Une concession à l'équipe qui avait travaillé d'arrache-pied, plusieurs années devant pour concevoir le Phenix.

C'était donc cette belle bête que les aventuriers allaient devoir protéger (le dirigeable, Bob, pas la fille), ainsi que son équipage et les invités de ce premier vol inaugural, à destination de Washington.

Suite à quoi le capitaine Flinnegan accompagna les membres de la Lux Eternae à son domicile, une ancienne demeure du 19ème siècle, typique des résidences de planteurs des états du sud, à moins d'un mile de la base. Tous se virent assigner une chambre à l'étage, afin de se préparer à la réception, prévue deux heures après.

Tous se préparèrent donc, malgré quelques échanges en privé, et diverses péripéties, notamment autour de l'intérêt prononcé et réciproque entre Bob et Cynthia - curieusement certains membres du groupes semblaient garder un souvenir mitigé de la disparition d'une certaine émeraude et s'inquiétaient un peu - ou des pérégrinations de Nali, le petit macaque apprivoisé de sir Loveridge. La réception est maintenant imminente; et les invités en sont à leurs derniers préparatifs.

Voici ce qui concerne le capitaine et ses invités, à partir des dossiers constitués par Marie Duval et son réseau de "Duvalettes", avec un petit coup de main de Sweety.

- le Capitaine Walter Flinnegan

Votre hôte, un grand gaillard barbu de 55 ans , jovial, casquette de capitaine de marine vissé sur le crâne, bien qu'il soit dans l'Air Force.

D'origine irlandaise, arrivée à 10 ans aux États-Unis. Flinnegan est un vétéran de la première guerre mondiale, ou il s'illustra en tant que pilote de chasse - tout comme Novak, qui le connait de réputation mais ne l'a jamais croisé. Par la suite, passionné d'aéronautique, il croisa la route de Nikola Tesla dans les années 20, et se passionna pour ses recherches sur l'électromagnétisme - sur les conseils du scientifique, il reprit ses études d'ingénierie et a travaillé sur un projet secret, lié au dirigeable qui vient d'être achevé, le Phenix. Ce dernier serait l'aboutissement de tout ce travail : un dirigeable long-courrier, révolutionnaire...

Un événement tragique dans sa vie : il a perdu sa femme il y a une dizaine d'années dans un accident de voiture et vit avec sa fille, Cynthia, dans une bâtisse proche de la base de Missoula.

Le gouvernement intéressé par ses projets - et inquiet des convoitises que cela pourrait susciter en cette période troublée - lui a fourni une unité de marines afin de protéger le projet et les scientifiques qui y travaillent.

A noter que Flinnegan a un grande faiblesse pour sa fille, Cynthia, à qui il semble passer beaucoup de choses.


- Howard Nichols

Ce politicien, dans la soixantaine, est le député républicain du Montana.
L'invité inévitable dans un tel contexte, en somme.

- Vladimir Karpov

Karpov est un général blanc russe, qui a échappé à la révolution Bolchevique vingt ans avant en emportant avec lui une véritable petite fortune. Ami de longue date de Flinnegan, il ai finance la quasi-intégralité du projet Phenix, le reste ayant été apporté par le gouvernement des Etats-Unis.



- Jorg Grünewald

Ce petit homme de 40 ans, sec, à lunettes, habite depuis un bon moment aux États-Unis, où il travaille en tant qu'attaché à l'Ambasse d'Allemagne.
Il a contribué au projet vers la fin des années 20, quelques années avant l'arrivée au pouvoir des nazis en 1933, en aidant Flinnegan à contacter différents ingénieurs allemands, les zepellins étant une spécialité allemande. Questionné à son sujet, Flinnegan aura indiqué, discrètement, que Grünewald est à son avis digne de confiance et (ne le dites pas trop fort) déteste les nazis.


- Marina Gyor

Que dire de cette superbe, splendide, sculpturale actrice...
D'origine polonaise, Marina a fait une carrière remarquée en tant que comédienne et chanteuse - la comédie musicale dont elle tient le rôle principal sur les planches est jouée depuis un peu plus d'un an aux Etats-Unis et récolte des critiques enthousiastes, entrainant une tournée de représentations à travers le pays. Flinnegan est un de ses grands admirateurs et est fier de compter une telle artiste parmi ses amis.

Le cocktail et la cérémonie eurent donc lieu, émaillés d'une série de marivaudages Novako-Cynthiaéens qui mirent les nerfs de l'éperdue Marie Duval, toujours amoureuse de Bob, à rude épreuve... sans parler des nombreux haussements de sourcils du silencieux garde du corps de Bob, l'indien sikh Ranu Singh

Le petit groupe d'aventuriers découvrit les invités du Capitaine...

Le tactiturne Grunewald, secrétaire d'ambassade allemand, et sa secrétaire envelopée, visiblement passionné par l'aéronautique mais peu réactif sinon.

La sculpturale Marina Gyor, l'actrice polonaise aux allures de femme fatale, en pleine conversation avec un capitaine Flinnegan des plus intéressés.

Howard Nichols, le gras et bovin sénateur du Montana, typique des riches prioritaires terriens du sud, tyrannisant son adjoint à lunette, visiblement plus intéressée par la gent féminine qu'il tentait d'impressionner en parlant de ses remarquables possessions et autres business.

Et le capitaine Vladimir Karpov, ami de longue de date de Flinnegan, ayant financé en grande partie le projet.

L'ancien général blanc semble d'ailleurs avoir noué quelques liens avec la comtesse "Icarus" Solonick" - l'espionne russe de la Lux - dont il connaissait semble t'il le père... et les deux ont longuement discuté en russe.

Le cocktail fut surtout marqué par l'annonce, à la suite d'un toast à la vodka, en l'honneur de Karpov, du mariage prochain de Marina Gyor avec le capitaine Flinnegan, une fois le vol inaugural terminé.

Le départ aurait lieu le lendemain, vers les neuf heures.
La nuit fut cependant mouvementée :
Svetlana s'éclipsa depuis sa chambre, en utilisant son aile volante, alors que Bob se glissait dehors avec plus ou moins de discrétion afin de retrouver Cynthia dans le parc de la propriété, suivi par un Ranu Singh inquiet , et habitué aux frasques de l'Américain.

L'alarme retentit peu de temps après, la base où se trouvait le Phenix a moins d'un mile de là, étant en alerte. Apparemment quelqu'un avait bloqué un des accès au hangar du dirigeable, par les toits... Après que l'alerte ait été donnée, on découvrit également un trou visiblement inachevé, dans le grillage qui entourait la base. Quoiqu'aient voulu faire les visiteurs nocturnes, ils avaient du s'arrêter en cours de route.

Une longue discussion eut alors lieu entre les membres de la Lux Eternae et le capitaine Flinnegan, dans son bureau, concernant l'organisation des défenses du Phenix lors du vol inaugural. Le groupe y apprit notamment que le véritable prototype était plus son moteur, révolutionnaire, bien plus que le dirigeable lui-même, si luxueux soit-il. Puis tous partirent profiter des quelques heures de sommeil qui leur restaient avant le grand départ...

Le lendemain, au cours d'un costaud petit déjeuner continental, le général Karpov, le capitaine Flinnegan, et la Lux Eternae mirent au point leur plan de sécurité.

Les cinq employés détachés au service des passagers étaient déjà sélectionnés parmi des dossiers sûrs, et les cinq gardes présents à bord seraient choisis au hasard parmi les plus anciens arrivants , et non les plus récents, détachés par le gouvernement américain. Le tout fut laissé aux bons soins du général Karpov, supervisant la sécurité, qui s'en acquitta promptement.

Deux d'entre eux demeureraient ainsi sur la passerelle, où le capitaine Flinnegan piloterait le Phenix, deux d'entre eux devant la salle des machines blindées, à l'intérieur duquel se trouvait le fameux moteur expérimental, et le dernier, en compagnie de Karpov lui-même, effectuerait des rondes le long des coursives circulaires, bordées des chambres des occupants, reliant passerelle, à l'avant de la nacelle, et le boudoir et le restaurant, à l'arrière, où se situeraient les invités la plupart du temps.

Sachant que le capitaine n'avait pas gardé de traces écrites de son invention, la conservant dans sa tête, il fut décidé de le protéger en priorité, ainsi que sa fille Cynthia, et sa future femme, la splendide actrice Marina Gyor, qui pouvaient servir de moyens de pression.

Bob Novak et Ranu Singh protégeraient Cynthia (bien sûr!), dans sa chambre de la coursive ouest, proche de l'avant, alors qu'Andrew Loveridge et Marie Duval s'occuperaient de Marina Gyor, dans sa chambre de la coursive est.

Hans Schiffer, James Sweety et la redoutable Svetlana Solonick se chargeraient de la passerelle.

Le plan de bataille établi, et après une dernière inspection et un discours du capitaine Flinnegan, aussi grandiloquent qu'à son habitude - ("Ce jour va changer l'histoire !") - le toit ouvrant s'ouvrit et permit au dirigeable de décoller enfin.

Le Phenix prenait, pour la première fois son envol...
Le vol se passa sans encombre : une Marie méfiante interrogeait Marina Gyor dans sa chambre, alors qu'un Bob attentionné s'assurait que Cynthia ne manquait de rien, sous le regard dubitatif de Ranu Sing, le tigre du Bengale. Flinnegan, comme un petit enfant avec un nouveau jouet, poursuivait sa route, au dessus des nuages. Tout était en place.

A mi-chemin, la situation se compliqua.

Un ronronnement continu se fit entendre de l'extérieur, faible d'abord, puis plus puissant, alors que des chasseurs Polikarpov émergeaient des nuages, bientôt suivi d'un Beechcraft - un transporteur armé.

Rejoignant rapidement son propre biplan arrimé au Phenix, un Curtiss RTC3 modifié, Bob Novak, l'as des as, entama un duel aérien sans merci, avec l'assistance du distingué butler James Sweety qui, depuis le siège passager, arrosait négligemment les pirates de l'air à l'aide d'une Thompson camembert.

Un des chasseurs fut abattu, mais le chef d'escadrille, un homme portant une longue écharpe blanche, que reconnut visiblement Bob - lui aussi pilote émérite, leur donnait du fil à retordre. Un aventurier vendant ses services, un certain Cardigan, surnommé "Barbe Bleue"...

Marie et Hans quittèrent alors leurs postes pour se rendre vers l'arrière, ne perdant pas une miette des combats via les vitres des coursives.

Les combats faisaient rage , tandis le beechcraft avait pu atteindre l'habitacle vitré de la passerelle - le long de filins, plusieurs pirates de l'air descendaient déjà...

La chance ne sourit guère à Bob lors de ses manœuvres, mais, avec l'assistance de James Sweety en copilote (armé d'une thompson sortie de Dieu sait où), un des polykarpov fut éliminé.

Le chef de l'escadrille adverse, Cardigan, leur donna cependant du fil à retordre, et les deux as des as se rendaient coup pour coup, sous le regard du flegmatique majordome, tandis que la passerelle du Phenix continuait à subir l'assaut du beechcraft.

Flinnegan disposait d'une jolie collection d'armes à feu , conservés avec soin dans une grande armoire sur sa passerelle, ce qui permit à l'équipe de passerelle de tenir, assistée de la russe Svetlana, du docteur Loveridge et, un temps plus tard.. de l'actrice Marina Gyor, futur madame Flinnegan, qui manifestement n'était pas une mauvaise tireuse. Les coups de feu s'échangeaient dans un vacarme assourdissant, tandis que la verrière volait en éclat, et que les pirates descendus en rappel du beechcraft tentaient de prendre pied.

Ranu, pour sa part, avait conservé son poste : protéger Cynthia Flinnegan, dans la chambre de cette dernière, obéissant fidèlement à la demande de Bob.

Marie et Hans de leur côté, filèrent vers l'arrière, percevant les échos de coups de feu et de cris.
En chemin , au centre des coursives, ils eurent la surprise de trouver la salle des machines grande ouverte. La fameuse porte blindée, réputée inviolable, car ne pouvant ouverte que par deux clés détenues pour l'une par Karpov, pour l'autre par Flinnegan, n'avait pas été forcée, et Hans, en bon ingénieur put admirer le moteur expérimental du Phenix; lequel ressemblait à une grande bobine Tesla, encadré de deux moteurs normaux Rolls Royce en soutien pour la propulsion classique.

Ils trouvèrent surtout le corps étendu d'un des deux gardes qui avait été en faction devant la porte, égorgé, et un Karpov inconscient, visiblement assommé sans ménagement. Tout portait à croire que la porte avait été ouverte de l'intérieur. Marie trouva un mégot, de marque italienne, seul indice...

Quelques coups de feu retentirent à nouveau vers l'arrière, où se trouvaient le restaurant du bord et le boudoir - et donc les passagers et les serveurs. la française et l'allemand se dépêchèrent...

... et tombèrent sur une fusillade en cours. Visiblement certains serveurs et gardes étaient du côté des pirates, malgré les précautions prises avant le départ. Ils mitraillaient depuis le couloir et les portes l'intérieur du restaurant où leurs anciens camarades et les passagers s'étaient réfugiés, utilisant les tables renversées comme barricades.

Avec une maestria indiscutable - et une bonne dose de chance - Marie et Hans parvinrent à neutraliser les assaillants. Marie notamment captura le meneur, vêtu d'un uniforme blanc de serveur, d'une balle bien logée dans le pied... Et découvrit rapidement qu'il s'agissait d'une splendide rousse, déguisée en homme, et qui l'agonit d'injures en italien, visiblement furieuse de s'être laissée avoir comme une débutante.

L'arrière était sous contrôle, malgré la blessure grave d'un des invités, le secrétaire d'état allemand.
Cependant la passerelle perdait du terrain, les pirates étant soutenus par la gatling de la tourelle du beechcraft, qui avait fauché le pilote assistant, forçant Flinnegan à prendre la barre. En parallèle, le duel entre Bob et Cardigan s'éternisait sans que se dessine un vainqueur.

Criant à tout le monde de s'accrocher, le capitaine Flinnegan abaissa alors un des grands leviers ouvragés proches de la barre de pilotage, activant le moteur expérimental. Une vibration grandissante parcourut le Phenix...

Des arcs électriques et magnétiques parcoururent les grands arceaux métalliques qui cernaient l'enveloppe du dirigeable qui avaient tant intrigué certains des membres, et le dirigeable fit un bon vers l'avant, à une vitesse prodigieuse.

Cependant, les arcs électriques s'étaient étendu aux avions proches, le métal étant conducteur, comme au beechcraft, infligeant un sérieux choc à leurs occupants... Les combattants de tous bords furent emportés dans le sillage du Phenix alors qu'il se propulsait à une vitesse hallucinante vers l'inconnu...

Il y eut un blanc, tout le monde perdit la notion du temps... puis le Phenix ralentit enfin, retrouvant une vitesse plus normale. Visiblement, le moteur expérimental venait de tomber en rade...

Le dirigeable survolait une vallée, cerclée de montagnes jeunes, aux neiges éternelles bien visibles... Au sein de cette vallée, une grande forêt luxuriante, tropicale, traversée par un large fleuve sinueux... Où qu'ils soient, ils étaient loin du ciel américain !

Certains des pilotes retrouvèrent leurs sens assez vite pour reprendre le contrôle de leur appareil... mais pas Bob, qui décidément jouait de malchance. Le Curtis tomba en piqué, sous les yeux horrifiées de Marie Duval, qui assistait à la scène à travers les vitres de la coursive du Phenix.

L'incident ayant permis à l'équipage de reprendre le contrôle de la passerelle, Svetlana tenta le tout pour le tout. Utilisant son aile volante, elle sauta dans le vide depuis la verrière dévastée et se dirigea vers l'avion en perdition... Ce fut cependant Sweety,, en bon copilote, qui sauva la situation le premier, en parvenant, au prix d'acrobaties rocambolesques et courageuses (et grâce à une ceinture solide) à rejoindre la place de Bob et à redresser la barre, tandis que l'américain commençait à reprendre ses esprits.

Le petit groupe n'était pas tiré d'affaire... Alors que le Majordome balayait toutes les fréquences radios, à l'aide de la radio du Curtis, quatre points étaient apparus à l'horizon et grandissaient rapidement. Depuis la passerelle, Flinnegan n'en croyait pas ses yeux, vissé à sa longue vue : cela devenait surréaliste - le point le plus proche ressemblait furieusement à une grosse bestiole volante... De plus prêt, il s'avéra que c'était un ptérodactyle, qui avait une particularité pour le moins déconcertante : des croix gammées sur les ailes, et une sorte de casque métallique vissé sur le crâne....

A ce moment James parvint à capter une seule et unique fréquence radio... on y parlait en allemand.

Tout s'enchaîna rapidement. Cardigan et les pilotes survivants décidèrent de combattre aux côtés de la Lux Eternae pour repousser l'ennemi. L'un des avions pirates fut rapidement victime d'une autre caractéristiques de leurs nouveaux assaillants : ces bestioles pouvaient cracher le feu...

Le combat fit rage. La nouvelle et étonnante alliance aérienne parvint à neutraliser deux des dinosaures volants, et le Curtis parvint à en abattre un troisième, qui s'en prenait directement au beechcraft, le ravageant au contact... Mais une question demeurait : où avait bien pu passer le quatrième ?

A bord du dirigeable, la situation se dégradait. Il s'avéra rapidement que le Phenix perdait petit à petit de l'altitude, et que la propulsion classique - les moteurs Rolls Royce - n'allaient plus tarder à lâcher. Hans se précipita vers la salle des machines en compagnie de Flinnegan, qui se fit remplacer à la barre... Un moment plus tard, un choc sourd parcourait le dirigeable, alors que s'élevait le grincement métallique de la carlingue en métal du Phenix, protestant contre tous ces mauvais traitements dont il avait été la victime récemment...

Ce fut Ranu Singh, le Tigre du Bengale, qui se rendit à l'arrière pour voir ce qui se passait... En entrant dans le restaurant dévasté, il se retrouva nez à nez avec un œil torve, gigantesque, qui l'observait depuis l'autre côté d'une des vitres, tandis qu'un cri strident, formidable retentissait : le dernier ptérodactyle avait refait surface, après être passé au dessus du dirigeable, couvert par la couche de nuages... Il s'aggripait de ses griffes à l'arrière de la nacelle, au niveau du restaurant, tentant visiblement de... faire changer la cap de l'aéronef, tant bien que mal. Un combat à mort s'engagea entre le léviathan et l'indien.

Armé de ses deux sabres rituels, le sikh était un guerrier mystique, expert en combat à mains nues, comme à l'arme blanche. Peu s'en rendaient compte, mais il était certainement le combattant le plus entraîné de la Lux Eternae. Tandis que la bête hurlait sa rage, défonçant l'arrière de ce qui restait du restaurant, Ranu parvint à se retenir, alors qu'autour de lui volaient tables, vaisselles, et chaises, et éclats de verres, emportées dans le vide par la verrière dévastée.

Le Curtis assistait à la scène, après avoir fait le tour. Les mitrailleuses browning tentèrent bien de venir en aide à Singh, mais ne réussirent qu'à achever les dernières vitres de la salle de réception. L'indien risquait d'être touché, les deux assaillants étaient trop prêts.

Balançant ce qu'il pouvait à la gueule du ptérodactyle, où commençait à naître une boule de feu, le Tigre du Bengale tenta une manœuvre désespérée, sous l'oeil impuissant de ses compagnons. Après avoir lancé un de ses sabres sacrés dans la gueule de l'animal, le blessant sérieusement, il s'élança directement sur la bête, pour l'achever, sautant depuis l'arrière de l'appareil sur la tête de l'assaillant, avec succès...

Le second sabre sacré se planta, et se planta encore, avant que le guerrier muet le plante enfin dans l'œil de l'animal, le tuant sur le coup. Le ptérodactyle relâcha alors sa prise sur le dirigeable, et son cadavre chuta vers la jungle tropicale, emportant avec elle l'indien qui venait de se sacrifier, cramponné à son arme.

Le dernier des moteurs Rolls Royce du dirigeable cessa de tourner à ce moment précis, malgré les efforts conjoints de Flinnegan et de Hans "Boom Boom" Schiffer : Le Phenix planait, perdant de l'altitude assez rapidement... La mort dans l'âme, Novak regarda tournoyer le corps du ptérodactyle, emmenant son vieil ami, avant de remettre le cap vers l'avant du dirigeable, décidé à tenter quelque chose pour sauver ses occupants...

Dirigeable qui perdait rapidement de l'altitude, et dont les passagers se préparait à un impact imminent.

Dans la salle des machines, Flinnegan et Hans tentaient de relancer les moteurs, avec un succès mitigé - Hans y parvint dans une certaine mesure, avec l'un d'eux, ralentissant considérablement l'angle de la chute...

Novak - et Cardigan, qui pour le coup se retrouvaient alliés de circonstances, vu que la donne avait changé - tentèrent une manœuvre rocambolesque : ralentir la chute du Phenix en portant leurs avions respectives de chaque côté de la nacelle, soutenant un des arceaux métalliques de chaque côté.

Ils y parvinrent, non sans mal - mais le Polykarpov de Cardigan, heurtant un des autres arceaux, vit sa trajectoire déviée et fut projeté en arrière, dans la jungle.

Le choc fut rude, le Phenix traçant à son arrivée au sol un long sillage pour ne s'arrêter qu'au bord du fleuve... Il n'y a que peu de blessés sérieux, et le docteur Loveridge fit des miracles à cet effet. Le petit groupe s'organisa rapidement, sous l'égide des membres de la Lux Eternae, et tout particulièrement Svetlana et Novak. Hans écouta la fréquence en allemand, via la radio de passerelle, et malgré la mauvaise réception comprit que de la visite allait bientôt débarquer. Sans compter leur vulnérabilité si d'autres ptérodactyles ou bestioles du même acabit débarquaient. Svetlana , utilisant son aile volante, partit pour sa part à la recherche de Cardigan. Le destin de Ranu Singh demeurait incertain - s'il avait survécu à sa chute, il se trouvait loin dans la jungle. L'Italienne qui avait menée l'assaut à l'intérieur du Phenix, capturée par Marie, boitant toujours suite à sa blessure, fut prise en charge par Bob, au grand désespoir de la française.

Tout ce qui pouvait être utile en terme de vivres, de vêtements et d'armements fut réuni, la radio démontée par Schiffer, et le petit groupe s'apprêta à se mettre en marche... Il avaient presque quitté la zone quand des bruits de moteurs se firent entendre... Deux petits navires blindés et armées, arborant des croix gammées et un insigne représentant un casque teuton ailé, arrivaient rapidement, et déversèrent un groupe de soldats nazis, à l'uniforme un peu défraîchi mais à la rigueur et à la force de frappe toute germanique.

Ils rattrapèrent le groupe, réussissant à capturer les passagers, certains des gardes survivants, le capitaine Flinnegan et sa fille. Utilisant les arbres et la densité de la forêt comme couvert, les réfugiés résistèrent à l'assaut. Malgré quelques succès mémorables - James et Marie se coordonnant pour abattre le chef d'escouade côté ennemi - ils jouèrent de malchance, alors que leurs adversaires faisaient preuve d'une efficacité rare (comprendre, que les dés ne furent pas vraiment favorables au bon côté !). Bob se retrouva même dans une situation critique lorsqu'il tenta de négocier au culot avec certains soldats qui manquèrent de le neutraliser.

Il s'avéra cependant clairement que les allemands avaient pour consigne de les capturer vivants - ils n'utilisaient d'ailleurs ni grenades, ni armes lourdes (s'ils en avaient), et une partie de l'escouade parvint à se replier jusqu'à l'un des bateaux, emportant leurs prisonniers avec eux.

Ce dernier était déjà parti le long du fleuve lorsqu'Hans Schiffer et James parvinrent à briser le status quo et à neutraliser les allemands, en faisant sauter le deuxieme bateau via un des gadgets qu'affectionnait tant le démolisseur : un lance roquette démontable...

La situation était délicate : avec certains membres disparus, l'équipage et le capitaine prisonnier, les héros se retrouvaient en pleine jungle hostile, à devoir organiser leur survie, et réfléchir à la manière dont ils pourraient bien se tirer de là...

Au final les réfugiés parvinrent à monter un camp, a qiuelques heures au sud, avec la collaboration de l'italienne et des pirates survivants.
L'interrogatoire de leur prisonnier allemand (dans lequel il perdit accidentellement une oreille, au grand désarroi de Bob et pour le plus grand plaisir de la francaise) leur permit d'apprendre que les allemands occupaient une base plus en amont sur le fleuve.

L'insigne, le casque cerné d'ailes de part et d'autre, était l'emblème de cette division secrète, ou plus précisement du projet auquel ils étaient affecté - 'Flugende Zeit". A priori cela faisait quelques temps qu'ils étaient coincé dans cette étrange forêt, et ils avaient pour le moins été surpris de l'arrivée du Phenix... d'ou la capture de la majorité des passagers.

La nuit tomba finalement, et chacun finit par aller dormir... avant d'être brutalement réveillé par James Sweety, en pleine crise apres un cauchemard horrible (visiblement du à l'utilisation un peu hasardeuse d'une herbe aromatique locale proche du fenouil).

Après une dispute opposant Marie et Bob, au sujet de l'énigmatique italienne avec qui ils avaient fait alliance bon gré mal gré, et une fin de nuit agitée, Marie quitta les lieux au petit matin, seule. Bientôt suivie par Bob....

Ils s'absentèrent pendant plusieurs heures, et la matinée était déjà bien avancée lorsqu'ils revinrent au camp. James leur avait préparé un petit déjeuner avec les moyens du bord, tant bien que mal, en attendant leur retour... Mais pourquoi Hans les regardait-il avec un air goguenard ?

Les événements se précipitent.

Avec le retour de Ranu Singh, et celui de Svetlana, sans parler des résultats d'interrogatoire du pauvre Jorg, le prisonnier allemand, les options disponibles pour une éventuelle contre-attaque et la libération des prisonniers sont plus claires (malgré une difficile séance de Pictionnary qui demeurera dans les mémoires pour un bon moment).

- Les allemands sont dans un camp, au bord du fleuve, à une journée au nord.

- Une grande roue à aube laisse à penser qu'ils produisent de l'énergie par hydroélectricité.
Ils disposent également d'un bateau blindé ayant servi au transport.

- Une sorte de grand arceau métallique se trouve au centre du camp. Les membres de la Lux supposent que les allemands sont venus par ce biais.

- Grace a Ranu et aux interrogatoires, on sait qu'il y a une soixantaine d'allemands, et six officiers.
Les batiments presents dans l'enceinte sont identifiés - des casernes, des batiments scientifiques...
Une grande palissade, circulaire, tres haute, encercle une zone sur le côté sans que l'on sache ce qui s'y trouve.

- On sait que les allemands sont coincés depuis quelques temps ici, dans le Jurassique

- Vu la position des étoiles, les membres de la Lux se trouvent bien dans le passé, et non pas dans une vallée perdue dans le présent.

- L'exemplaire de "soupière" ramené par Ranu - le fameux casque en métal portée par les ptérodactyles, certains singes, et on ne soit quoi d'autres, manifestement asservis par les nazis, a été examiné par Hans "Boom Boom" Schiffer. L'ingénieur est persuadé pouvoir s'en servir pour influer sur les fréquences de communications utilisés pour semer la confusion (voir pire). Il est également persuadé qu'un centre de communication se trouve dans la base allemande.

- Les grands singes rencontrés avaient pour certains des soupieres (donc asservis par les nazis) et pour d'autres non. Visiblement il y avait un conflit entre les deux types, et ils ne sont pas particulierement hostiles (bien qu'ayant essayé d'enlever la pauvre Marie Duval)

- Sveltana s'est emparé d'une pièce du moteur de Flinnegan afin que les allemands ne puissent le faire fonctionner.

- Les avis divergent (Verge!) en terme de stratégie - certains envisagent d'infiltrer le camp nazi de nuit, d'autres de l'attaquer frontalement. Ils divergent également quand à la possibilité de s'enfuir via le Phenix.

Au moment ou notre histoire reprend, en fin de journée, une décision reste à prendre...