Cadavres Exquis

Dark Father a écrit:A la fin du Haut Moyen Age, en l’an de grâce 1493, la Convention de Thorns déclara établir un ordre nouveau, fédérant les clans, ramenant les brebis égarées dans leur giron, au prix certes d’un lien de sang avec des Ainés, mais une sanction ma foi bien moins lourde que la Mort Ultime…

Las… Certes le mouvement Anarch faiblit considérablement, une bonne partie d’entre eux revenant au sein de cette secte nouvellement formée, mais en échange, bien peu de libertés furent réellement consenties aux plus jeunes, certains arguant même que la situation empirait avec la rigidité de la Camarilla.

De plus, les Fondateurs n’avaient réussi à rallier que sept clans autours d’eux (Ventrues, Toréadors, Brujahs, Tremeres, Nosferatus, Malkaviens et Gangrels).

Les Séthites avaient refusés, au grand soulagement de certains, de se joindre à eux.

Les Giovanni, sous le couvert de la Promesse de 1528, faite aux fondateurs, les liant mutuellement à un pacte de non agression et de non intrusion, restèrent neutres dans le conflit, le clan gérant ses affaires « en famille » et ne s’immisçant pas dans les affaires de la Camarilla, et vice versa. Les esprits chagrins ne pouvaient cependant s’empêcher d’évoquer le rôle de cette Promesse et de la passivité de la Camarilla face à la Chasse que les Giovannis donnaient aux Cappadociens, décidés, semble-t-ils, à éradiquer jusqu’au dernier le Clan qui leur a donné la non vie, sous couvert d’une accusation d’Hérésie, Cappadocius ayant selon eux cherché à commettre l’impensable en voulant commettre la Diablerie sur Dieu lui-même, et ses infants se faisant le relai de cette Hérésie…

Le Clan Ravnos, rejeté et persécuté, rôdant au grès des humeurs des Princes humains et Caïnites, ne trouva aucune bonne raison pour s’allier à eux.

Les Assamites, lourdement brimés et bafoués dans leur Foi suite au rituel Tremere qu’ils avaient dût accepter sous la contrainte pesant sur Alamut lors de la Convention et leur interdisant la Diablerie, au centre de leur Culte de Haquim et de Caïn, restèrent en dehors de la guerre entre la Camarilla et le Sabbat…

Car les feux de la révolte ne s’étaient pas éteints avec la Convention…

Les deux Clans les plus impliqués dans la révolte Anarche, les Lasombra et les Tzimisce, ayant même détruit leur Antédiluvien, n’envisageaient pas de faire machine arrière, par peur de servir d’exemple tout autant que pour ne pas céder devant leurs adversaires de toujours, notamment pour cequi est des Tzimisce de Transylvanie face aux Ventrues…

Fédérant les mécontents des Clans Camaristes (désignés par la suite comme Antitribus), ainsi que les Assamites Antitribus (ayant refusé le Rituel Tremere, donc encore capables de Diablerie mais considérés comme traitres par leur Clan), la contre attaque s’organisa rapidement dans leurs fiefs natifs, la péninsule Ibérique Lasombra et la Transylvanie Tzimisce et s’étendit rapidement à toute l’Europe, prenant le nom de Sabbat. Ironiquement, la Convention de Thorns avait autant aidé à fédérer les Clans Camaristes qu’aux mécontents à prendre contact et s’organiser.

Utilisant la Vaulderie, les Etreintes de masse et les Rites de Création, ce rassemblement hétéroclite pris par surprise une Camarilla (un peu trop) rassurée par les suites de la Convention. Usant de la contrainte que s’était donnée la Camarilla à se cacher derrière la Mascarade, ainsi que, indirectement, des feux de l’Inquisition humaine, le Sabbat gagna rapidement du terrain. Il provoquait également révoltes chez les paysans, qui se soulevèrent en plusieurs reprises contre les Princes humains sous l’emprise de la Camarilla (et parfois de Caïnites indépendants), sapant leurs ressources. Cependant, cette tactique de guérilla eut un effet collatéral en Transylvanie : en 1514, affaiblis par ces conflits, les Princes tout comme le peuple ne purent repousser l’invasion puis la souveraineté Ottomane en Transylvanie. La présence Turque affaiblit les princes Camaristes, alors que la présence Assamite croissante desservit le Sabbat qui subit de lourdes pertes au sein de ses Assamites Antitribus.

Au milieu du XVIe Siècle, la Camarilla encore toute jeune en venait à douter de son avenir…

Mais le vent finit par tourner…

L’effet de surprise du Sabbat ne pouvait durer éternellement…

La Camarilla fit jouer ses deux plus puissants atouts : le nombre et l’influence des mortels. Même avec leurs pratiques violant toute tradition de retenue dans la filiation, le nombre et l’âge des vampires restaient bien inférieur au sein du Sabbat comparativement à la Camarilla, et un nombre important des nouveaux nés ne survivaient pas à leur premier affrontement…

De plus ils ne pouvaient quasiment pas compter sur les soutiens des fils de Seth, tant du point de vue logistique que monétaire…

Le Sabbat réalisa rapidement qu’il ne disposait d’aucun refuge sûr, la société mortelle s’écroulait dans les zones qu’ils avaient prises à la Camarilla, sous l’influence des serviteurs Camaristes au sein de la société mortelle…

De plus, cette guerre aveugle leur avait fait perdre de vue (intentionnellement selon quelques Nodistes et théoriciens de la conspiration du Jihad…) leur objectif principal : vaincre les Antédiluviens qui utilisaient les Caïnites comme des pions.

Il fallait donc se replier, se reconstruire et réfléchir à ses desseins…

Un nombre important de ses membres se replia alors, soit sous le ciel blafard des contrées glaciales de Scandinavie, soit pour certains jeunes téméraires au-delà des mers, dans ce pays que venait de découvrir un certain Christophe Colomb, loin de la Camarilla et des Anciens pour certains, afin de ne pas laisser ceux-ci prendre un pouvoir sans opposition pour d’autres…

La Camarilla en sortir renforcée, au prix certes d’une plus forte hiérarchisation et d’un contrôle plus ferme de ses éléments les plus jeunes…

Les titres d’Archontes, de Justicars et de Conclaves virent le jour. Des postes tels que Sénéchal, Gardien de l’Elyseum, et de Préfet furent institutionnalisés. On vit même réapparaitre le titre de fléau…

Certes la solidité de la secte face au Sabbat y gagna, mais certains Anarches ou ex Anarches ne purent s’empêcher de noter une aggravation de la répression au sein de l’institution…

Consolidée face aux attaques du Sabbat, la Camarilla Transylvanienne essaya alors de chasser l’influence Ottomane du pays. La première tentative, portée par le mortel Michel le Brave en 1595 (et soutenue dans l’ombre par les Ventrues), fût de loin la plus réussie, mais mourût avec lui en 1601 sous les coups d’assassins allemands à la solde des Tremeres ou Turcs soutenus par les Assamites, l’histoire ne le dira pas clairement…

Les 60 ans suivants ne furent que chaos, entre les Princes Transylvaniens soutenus par les Ventrues Transylvaniens, les Habsbourg soutenus par les Tremeres et l’envahisseur Ottoman soutenu par les Assamites…

En 1659 la Transylvanie retomba sous souveraineté ottomane …

Ceux-ci tournèrent alors leur regard vers Vienne, probablement car la ville représentait la plus puissante cité d’Europe de l’Est, mais peut-être aussi par désir Assamite de faire tomber la maison mère Tremere qui leur avait fait si grand tort…

Des vagues d’attaques massives Ottomanes se déchainent depuis 1660, mais pour l’instant Vienne tient bon…

En cette sombre époque, alors que les armes à feu et les canon remplacent progressivement les arcs et les balistes, que les fleurets et rapières remplacent les haches et armes d’hast et que les armures de plate semblent lourdes et encombrantes devant de telles armes, les châteaux forts semblent prendre l’aspect de places désuètes et sont remplacés par de coquets manoirs, les Caïnites semblent de plus en plus vulnérables faces à une foule déchainée, aux feux de l’Inquisition et aux armes à feu naissantes. Elle s’enfonce de plus en plus dans la Mascarade et essaye de se faire oublier des mortels et de l’Eglise.

Les forces politiques Caïnites changent aussi…

Les Giovannis, par l’intermédiaire de Don Pietro Giovanni, organisent une mainmise de plus en plus importante sur le commerce, d’armes notamment, depuis ses quartiers de Budapest.

Dans les années 1530, dans un secret aussi grand que possible, les Tremere déménagent leur principale Fondation, et, selon la légende, Tremere lui-même en torpeur, sur Vienne, plus sûre que Ceoris. Cependant cette Maison reste forte en Transylvanie, et la fondation de Ceoris n’est pas pour autant à l’abandon, même si un peu plus replié sur elle même. Il existe cependant certaines rumeurs faisant état de la rébellion de l’un de ses membres, surnommée la Maitresse des Gargouilles, qui aurait fait sécession avec ses Infants grotesques et se serai retournée contre sa Maison.

La puissance des Ventrues, un moment mise à mal par le Sabbat et la découverte qu’une fois encore la Nosferatu Ruxandra s’était moquée d’eux en prenant les trait du Prince Otton (pendant Caïn seul sait combien de temps), a vu sa puissance grandir.

Le légendaire Bulscu sort de torpeur au XVIIe Siècle, et reprends le pouvoir laissé vide par la fuite vers la Scandinavie des Tzimisces Radu et Rustovitch, aidé par Vencel Rikard, Prince de Budapest, ainsi qu’un jeune Ventrue du Saint Empire Germanique, certes soutenu par l’Empire Teutonique et le noble Hardestat, qu’il avait vivement soutenu lors de la Convention de Thorns, mais puissant soutient et nouveau Prince de l’ancien domaine du Prince Otton (oui oui, Roxanne, c’est bien ton personnage), ainsi que leur serviteur Caïnite Rolland. Ansen, un énigmatique Caïnite se réclamant de sang Ventrue, a quant à lui pris le titre de Prince de Deva, renforçant encore un peu plus la présence du Clan en Transylvanie.

Les Gangrels ont subit quant à eux de rudes travers : Arnulf, le plus puissant Gangrel de Transylvanie, est tombé sous les coups de Vlad Tepes alors qu’il était encore mortel, exploit qui lui valut ses premières « attentions » Caïnites. Dracula s’est depuis allié à Mitru, ancien Prince de Klausenburg, qui dirige maintenant sa terrible troupe des Tueurs à la Hache.

La présence du Sabbat s’est trouvée nettement amoindrie par l’exode Scandinave de deux de ses meneurs, Radu et Rustovitch, cependant des Voïvodes et des groupes de résistance persistent et poursuivent une guérilla féroce envers les intérêts de la Camarilla.

Vlad Tepes, le Dragon, du haut de sa forteresse, après s’être allié avec la Camarilla, s’est à présent mis en retrait des affaires Caïnites et ne fait plus parler de lui, si ce n’est en terme prudence quant aux actions qui pourraient le faire réagir, en personne ou via Mitru et ses Tueurs à la Hache.

Les nuits sont hantées par divers monstres et créatures inquiétantes, dont les Lupins, toujours aussi présents et dangereux, Marelle la Tzimisce et Marushka la Nosferatu, et leurs meutes de loups respectifs, peuvent être considérées comme autant de facettes, schizophrènes et en constante opposition mais reflétant bien le danger rôdant la nuit devant chaque porte, tout autant que le danger rôde dans ces salons blafards et ces alcôves remplies de pénombre où se trament les plus noirs complots…

De manière rassurante dans cette mer de changements, le Prince Etienne reste, fier Prince des temps anciens solide comme un roc, insensible à ces vents du changement et à ces mesquines querelles politiques…

C’est dans cette ambiance de Renaissance Gothique, dans une paix précaire sous domination Ottomane, pondérée et enrichie par nos discussions à venir, que la Chronique va reprendre, en une sombre nuit de 1680…

Le Prince Étienne a écrit:Monseigneur, il semblerai qui' il y aurait un vent de discorde entre nos deux clans .
Le Seigneur d'Artois a du ce méprendre sur nos intentions dont le but n' était pas d' offenser Monseigneur ainsi que le Seigneur d'Artois.
Chassons les miasmes de la colère, nous avons besoin de votre collaboration.
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